Ronan Loas enterre le nouveau PLU et trahit nos électeurs pour satisfaire la Gauche (CM du 5 avril 2017)

Publié le par Loïc Tonnerre

A la lecture du bordereau intitulé « Prescription de la révision générale du Plan local d’urbanisme » un seul mot me vient à la bouche : quel gâchis !

Voilà près de trois ans que le processus de révision d’un PLU établi sous la municipalité de Loïc Le Meur a été lancé et vous voulez tout annihiler, détruire, salir, reprendre à zéro !

Et cela, au moment où, sous ma conduite, les travaux de révision touchaient à leur but. J’ai dit en décembre 2016 que nous étions à 6 mois de conclure et je ne parlais pas dans le vide ayant conduit jusque-là avec beaucoup de détermination et dans le respect des lois nouvelles et anciennes le processus.

Nous avions par appel d’offres et pour un prix très compétitif eu recours à un Bureau d’étude remarquable qui a été pour la commune un partenaire efficace, disponible, compétent et loyal.

Pendant un an nous avons réalisé un diagnostic territorial de la commune qui, par son extension et sa précision, était sans précédent. Plusieurs maires des communes voisines m’ont indiqué s’en être inspirés pour leur propre PLU.

En huit mois nous avons élaboré un Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) solide et qui offrait avec 19 500 habitants à l’horizon de 2027 des perspectives de croissance démographiques à la fois réalistes et ambitieuses.

N’oublions pas que la population de Lorient Agglomération augmente à un rythme extrêmement lent : en 2014, dernière donnée connue, le taux de croissance n’a été que de 0,06 % par rapport à 2013, soit exactement 112 habitants par an pour une agglomération de plus de 200 000 habitants !

Il ne sert donc à rien d’afficher des taux de croissance élevés de l’habitat dans les années qui viennent car il y aura peu de monde à loger et les coûts inhérents à ces constructions pèseront sur la collectivité. Les chiffres que nous avions retenus étaient réalistes. Rappelons-nous qu’en 2016, Ploemeur a encore enregistré trois fois plus de décès que de naissances.

Notre objectif était de favoriser l’installation de jeunes ménages avec enfants à un prix raisonnable, et pour cela augmenter l’offre sur le marché foncier en rompant avec la politique restrictive de Loïc Le Meur qui avait porté le prix du m2 en lotissement à plus de 350 €. Il était retombé à 259 € en 2015.

Nous avions également procédé à un état des lieux de l’agriculture à l’issue d’un processus conduit « à la parcelle » par la Chambre d’agriculture du Morbihan, sans précédent là aussi dans le Pays de Lorient. L’objectif était de protéger l’outil de travail des agriculteurs – c'est-à-dire la terre – sans classement abusif. Le pari a été tenu pour 1 500 ha.

Nous avons esquissé un nouvel équilibre de développement urbain en présentant une douzaine d’orientations d’aménagement et de programmation (OAP) concernant à la fois le centre-ville et les zones d’extension urbaine. A chaque fois, en privilégiant la qualité, qualité de la vie mais aussi qualité de l’architecture. Ces projets ont été présentés à la population au cours des six réunions publiques que j’ai tenues en octobre 2016. Ils y ont reçu un accueil très favorable.

Nous avons également réalisé un inventaire des constructions existantes avant 1914 en vue d’instaurer, comme à Lorient, une politique de protection et de mise en valeur de notre patrimoine urbain.

Nous avions avancé dans l’élaboration du règlement du PLU comme dans l’établissement des documents cartographiques.

Nous avions enfin examiné 70 des 200 demandes de modification présentées par des particuliers. En deux mois, le travail devait être fini.

Pendant tout ce processus, j’ai privilégié la transparence et la concertation. J’ai créé des groupes de travail avec les commerçants et les professionnels de l’immobilier en plus de ceux qui existaient déjà pour l’agriculture et les associations de défense de l’environnement. Tout en regrettant que le site Internet de la Ville n’ait pas permis d’aller plus loin dans la concertation.

La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : pourquoi arrêter ce travail ? Pourquoi procéder à l’abrogation, autant dire à l’enterrement d’un nouveau PLU qui était un de nos engagements de campagne et avait, jusqu’au 5 octobre dernier, reçu le soutien de toute la Majorité ?

La réponse ne se trouve pas dans la délibération qui est quasiment muette sur sa motivation. La référence à la conformité avec la loi ne pouvant servir de justification, les nouvelles lois ayant été prises en compte à chaque fois dans le document en préparation.

Alors, quelle est la véritable raison ? Incapacité à diriger la commune ? Vengeance à l’égard d’un ancien allié, membre du trio qui avait conduit la liste d’union à la victoire ? Peut-être.

Mais, il y a plus et il suffit de voir la mine réjouie des représentants de la Gauche ici ce soir pour comprendre qui a gagné. De nombreux Ploemeurois nous avaient donné leur confiance parce qu’ils attendaient une rupture avec la politique d’urbanisme conduite par Loïc Le Meur. Pour beaucoup, ce fut même un critère décisif de leur choix.

C’est cette volonté de rupture que j’ai portée pendant 2 ans et demi et j’ai eu la satisfaction de voir que mes projets rencontraient l’adhésion du plus grand nombre. Désormais, nos électeurs vont être déçus de voir que battue dans les urnes en 2014, la Gauche trouve ici sa revanche ! Servie sur un plateau par le maire en exercice.

Le PLU de Le Meur, si néfaste à notre développement, demeure et toutes les orientations de votre politique visent désormais à satisfaire la Gauche.

La vérité est que la municipalité est en train de virer à Gauche. On en avait détecté des signaux mais là le doute n’est plus possible : cette municipalité, en tout cas une partie de ses éléments, dont son maire, sont en train de rallier le camp opposé à celui qui les a élus.

Les Ploemeurois jugeront et sauront, le moment venu, faire payer le prix de cette trahison.

Publié dans Urbanisme et logement

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