Un Plan Local d'Urbanisme bâclé et nuisible (CM du 15 mars 2012)

Publié le par loic.tonnerre

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) présenté au conseil municipal du 15 mars 2012 est, à l’image de la municipalité, décevant et rétrograde. Après quatre ans de gestation, le résultat est bien maigre, sans ambition, sans logique, sans cohérence. Il est vrai que les conditions de son élaboration ne laissaient pas beaucoup d’espoir.

Un travail bâclé

Le nombre de réunions qu’a tenues le groupe de travail (33) ne doit pas faire illusion, le travail a été bâclé : jamais de document de travail avant la séance, jamais de véritable compte rendu, jamais de vote, jamais de débat. Lorsque l’opposition avait le malheur de vouloir exprimer un avis, celui-ci était immédiatement et brutalement retoqué par le maire, comme si l’opposition ne pouvait émettre que des idées stupides…

J’avoue avoir été particulièrement choqué par la manière dont ont été traitées les demandes émanant des particuliers. Il y en avait une trentaine. Tout a été bâclé en une heure et demie sans que l’on ait pu prendre connaissance de ces courriers, sans que ces demandes aient été correctement présentées, sans que l’option retenue ait été justifiée. Au total, les trois-quarts des demandes ont été rejetées sans véritable examen, au doigt mouillé et « à la gueule du client ». C’est un scandale et la preuve d’un grand mépris pour les Ploemeurois !

Par ailleurs, l’élaboration de ce document d’urbanisme a été entièrement menée par les services de la communauté d’agglomération du Pays de Lorient, la contribution de la commune étant des plus modestes. Les intérêts, les spécificités, l’indépendance des Ploemeurois ont été broyés au profit des intérêts supérieurs de Lorient et de ses affidés. Tout ceci est affligeant mais illustre la façon dont fonctionne ce monstre bureaucratique qu’est devenue la communauté d’agglomération au détriment des communes participantes, mais avec la complaisance coupable de la municipalité en place !

Sur le fond, un projet extrêmement nuisible

Le futur PLU est nuisible aux intérêts des propriétaires ploeumeurois qui voient, une fois de plus, leurs droits à construire ou leurs espoirs de construction diminuer. Depuis plus de 17 ans la municipalité s’emploie,  par idéologie, à réduire le droit de propriété manifestant par là son attachement à un collectivisme de sinistre mémoire. Mais cette politique n’est pas sans conséquences : en limitant l’offre de terrains la municipalité a créé une pénurie qui a engendré à son tour une hausse des prix sans précédent et dont elle est la seule et unique responsable.

Le niveau atteint par les prix du foncier du fait de cette politique malthusienne empêche les jeunes de s’installer à Ploemeur. Le maire en tire argument pour promouvoir à tour de bras la construction de logements HLM avec des visées électorales évidentes. Au début de cette année, il avait en projet plus de 750 logements sociaux : pour quoi faire quand on sait qu’à la même date, les demandes de HLM émanant de Ploeumeurois atteignaient seulement 123 pour un nombre total de demandes de 215 ? Ce chiffre, que le maire conteste parce qu’il le gêne, figure dans le document officiel du Programme Local de l’Habitat (PLH) de la communauté d’agglomération, page 46 !

A ce sujet, il convient de rappeler la position du groupe UMP sur le logement social, que la municipalité caricature à longueur de temps : nous ne sommes pas hostiles par principe aux logements sociaux. Nous pensons que l’effort doit être porté sur les demandes émanant des Ploemeurois ou de leurs enfants, ni plus, ni moins. Cela fait 123 logements. Après, on verra, le débat est ouvert. Ce n’est pas la politique menée actuellement par la Gauche à Ploemeur qui consiste à attirer en priorité des populations très éloignées de notre territoire…

Ce PLU est également nuisible aux intérêts des agriculteurs car il entérine l’abandon de quantités de terres agricoles pour la réalisation de projets immobiliers : secteurs de Kerdiret, de Briantec, de Kerduellic, de Kériel, du Ter, de Keradéhuen… sans parler des terres perdues au profit du FCL, de la route du Mourillon et bientôt du Triskell. Il y a le discours et la réalité, et celle-ci n’est pas bonne pour l’agriculture !

Ce PLU est nuisible aux intérêts des commerçants et de leurs riverains. En « gelant » leurs biens à des fins uniquement commerciales, l’équipe en place prétend les protéger mais, en réalité, en leur ôtant toute possibilité de disposer librement de leurs biens, elle les appauvrit !

Ce PLU enfin est nuisible au développement de Ploemeur. Il n’ouvre aucune perspective en matière de désenclavement de la commune ni d’essor économique : les dépôts de bilan se multiplient et une des causes principales de cette situation est le manque d’accès à Ploemeur.

Le développement touristique est condamné par les contraintes imposées à l’habitat en zone littorale. Le commerce des villages côtiers qui souffre déjà terriblement de la politique de la municipalité et s’en plaint ne pourra que constater que cela profite aux communes voisines, plus accueillantes en ce domaine et plus ouvertes sur le plan architectural !

Au final, ce projet bâclé et médiocre ne méritait pas d’être retenu. Le groupe UMP s’y est opposé (Hélas, seul !).

Loïc TONNERRE 

 

Publié dans Urbanisme et logement

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