Primaire socialiste : succès ou suspens ?

Publié le par loic.tonnerre

Pour savoir si le dispositif des Primaires mis en place par le Parti socialiste en vue des prochaines élections présidentielles est un succès, il faudra attendre la fin de l’histoire. Si le prochain Président de la République est socialiste, la procédure sera confortée, mais si ce n’est pas le cas, il est probable que le système inauguré le dimanche 9 octobre 2011 et inspiré à la fois du modèle bien rôdé mais très différent des élections américaines et du modèle beaucoup moins convainquant de la Gauche italienne, n’échappera pas à la remise en cause.

Il est également difficile d’apprécier l’importance d’un taux de participation faute de précédent auquel se référer. Si l’on prend le cas de Ploemeur, le nombre de personnes ayant pris part au scrutin d’hier est de 1 403. Ce chiffre peut être comparé au nombre d’électeurs inscrits en vue des dernières élections cantonales, qui était de 16 066. Le taux de participation serait donc de 8,73% par rapport au corps électoral ploemeurois, ce qui ne paraît pas très élevé.

On peut aussi le comparer au nombre de suffrages obtenus par le candidat socialiste (Mme Royal) au premier tour de l’élection présidentielle de 2007, qui était de 3 346. On obtient ainsi un ratio de 41,93% qui paraît lui aussi assez faible.

Si l’on admet que les personnes qui sont venues voter sont les électeurs les plus motivés du camp socialiste (militants et sympathisants), les résultats d’hier montrent qu’il reste encore du chemin à parcourir à la Gauche avant le mois de mai 2012…

Pas sûr non plus que les résultats de ce premier tour, dont beaucoup attendait une clarification dans les positions des différents prétendants, n’aboutisse à empoisonner l’atmosphère au sein du Parti socialiste par la rivalité qui va nécessairement devenir conflictuelle entre les deux candidats arrivés en tête et qui ont de bonnes chances l’un et l’autre de l’emporter au second tour !

En définitive, le système des Primaires n’a pas encore fait ses preuves : le PS a jugé bon de s’y essayer pour départager ses prétendants. Mais, s’il en est arrivé là, c’est parce qu’aucun leader n’avait émergé de ses rangs. Et c’est peut-être là sa plus grande faiblesse : en politique, et pour un choix aussi important que celui du Président de la République, c’est le leadership qui compte. On l’a ou on ne l’a pas, et ce n’est pas une procédure, quelle qu’elle soit, qui fera de celui qui sortira victorieux de la sélection un véritable leader…

Loïc TONNERRE

Publié dans Edito

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article