Université de Bretagne Sud : pas de liberté sans responsabilité !

Publié le par loic.tonnerre

Dans la loi LRU il y a « Libertés » et « Responsabilités », les deux vont évidemment de pair. La loi du 10 août 2007 qui a donné l’autonomie aux universités - comme la loi Defferre avait donné plus de liberté aux collectivités locales au début des années 80 - comporte plusieurs volets.

Tout d’abord, les établissements ont été dotés d’un Conseil d’administration dont les membres sont en nombre limité pour en faire un véritable organe de décision (de 20 à 30 membres contre plusieurs dizaines auparavant). Par ailleurs, un « conseil scientifique » et un « conseil des études et de la vie universitaire » permettent de prendre en compte les autres aspects de la vie des facs.

Sur le plan financier, les universités étaient dotées jusque-là d’un budget permettant d’assurer le fonctionnement courant et le paiement des contractuels embauchés par les établissements, les personnels enseignants ou administratifs sous statut de fonctionnaires étant gérés et payés par l’Etat.

Désormais, si ces deux dernières catégories voient leur carrière toujours gérée au plan national, leur rémunération est prise en charge par l’université dont le budget a été doté de la masse salariale nécessaire (c’est ainsi que le budget de l’UBS est passé entre 2009 et 2011 de 20 à 67 M€ dont 41 M€ dédiés à la masse salariale).

En début d’année, l’établissement en adoptant son budget arrête les sommes destinées à couvrir les dépenses de rémunération des personnels, quel que soit leur statut. Il doit ensuite veiller avec l’agent comptable, et sur la base d’un suivi mensuel, à ce que la consommation des crédits lui permette de fonctionner jusqu’à la fin de l’année. Au besoin, il appartient au Président et au Conseil de l’université de prendre les actes de gestion nécessaires pour y parvenir, comme le choix du niveau universitaire des enseignants (un professeur renommé apporte du prestige à l’université mais coûte plus cher qu’un jeune maître de conférences), le non recrutement d’agents supplémentaires, l’étalement dans le temps des prises de service, le report des opérations non urgentes...

Le temps n’est plus où les universités pouvaient se lancer dans des projets et envoyer ensuite la facture au ministère. Désormais, chaque établissement doit anticiper ses besoins, établir une programmation pluriannuelle, mettre en place un contrôle de gestion, procéder à des analyses de coûts… pour faire face à ses responsabilités. Il y est aidé par le diagnostic qui a été établi par une mission d’audit diligentée par le ministère avant le passage à l’autonomie en vue d’établir un « état des lieux ».

Les universités ont, en quelques années, fait des progrès considérables en matière de gestion par rapport aux collectivités locales. A preuve : la Conférence des Présidents d’universités (CPU) qui est l’interlocuteur officiel du ministère a récemment fait état d’un besoin de financement supplémentaire pour 2011 de 15 millions d’euros pour la France entière, quand le fonds de roulement du secteur est de plus d’un milliard d’euros… Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir.

On rappellera, en outre, que plus de 20 des 35 milliards du grand emprunt sont destinés à l’enseignement et à la recherche : voilà des sources de financement nouvelles pour les établissements qui ont des idées ou des projets à faire valoir !

On peut faire confiance au Président de l’UBS et à son Conseil pour prendre les mesures de gestion qui permettront de franchir sans difficultés les échéances de fin d’année et, au-delà, de se projeter avec ambition vers l’avenir.  Laissons l’UBS travailler et ne faisons pas un enjeu politique de difficultés passagères qui seront surmontées !

Loïc TONNERRE

Publié dans Education

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