Comptes 2017 de Ploemeur : une dégradation inquiétante des finances de la commune (CM du 4 avril 2018)

Publié le par Loïc Tonnerre

Le compte administratif de la commune pour 2017 confirme l’évolution inquiétante des finances de la commune. 

Une nouvelle dégradation de la situation financière globale

1) Le résultat de l’exercice est en net recul par rapport à l’année précédente

Le compte administratif 2017 fait apparaître un total de dépenses réelles de 25,42 M€ pour un total de recettes réelles de 26,19 M€, soit un « résultat de l’exercice » de 771 500 €. Ce résultat est en net recul par rapport à 2016 où il atteignait 1,66 M€. La dégradation est de 890 000 € (53,6 %).

Encore ce résultat est-il obtenu dans des conditions qui méritent d’être rappelées :
- d’une part, un emprunt de 2,5 M€ a été réalisé en 2017 alors qu’en 2016 il n’y en avait pas eu ;
- et, surtout, les reports de charges de la section d’investissement sont très élevés : 3,27 M€. Si ces dépenses avaient été imputées sur l’exercice 2017, le résultat n’aurait pas été de + 0,77 M€,    mais de -2,5 M€. C’est évidemment ce chiffre qui rend compte de la réalité de la situation financière de la commune, et celle-ci n’est pas bonne. Reporter les charges est un expédient, pas une solution à un défaut de financement.

2) La dette repart à la hausse

Au 31 décembre 2017, la dette de la commune atteignait 16,20 M€, en progression de 642 000 € (+ 4,13 %) par rapport à l’année précédente. On rappellera qu’en 2018, compte tenu des remboursements prévus (4 M€) et des emprunts à réaliser (6,15 M€), la dette atteindra un montant de 18,36 M€ en fin d’année, en progression de 2,16 M€ (+13,32 %) par rapport à 2017. Ce dérapage de la dette est le signe d’une gestion budgétaire non maîtrisée.

Des mesures contestables ou inutiles

1) Les dépenses de fonctionnement progressent à un rythme supérieur aux recettes

En 2017, les dépenses réelles de fonctionnement ont augmenté de 219 800 € (+1,3 %). 
La hausse peut paraître modeste mais elle doit être rapprochée de l’évolution des recettes de la même espèce qui, elles, sont en baisse de 66 800 € (-0,3%). 
Cette évolution divergente des recettes et des dépenses de fonctionnement est un motif d’inquiétude pour l’avenir du budget.

2) En conséquence, l’excédent de fonctionnement se dégrade

Par rapport à 2016, l’excédent de la section de fonctionnement - qui sert à alimenter la section d’investissement - est en baisse de 286 600 €, soit -8,8 %. C’est là une des explications à la dégradation du résultat de l’exercice.

3) Les dépenses de personnel continuent d’augmenter à un rythme excessif

Les charges de personnel augmentent de 370 200 € en 2017 par rapport à 2016, soit au rythme de 3,53% l’an, très supérieur à celui de l’ensemble des dépenses de fonctionnement et, a fortiori, des recettes de l’espèce. La conséquence est que ces dépenses représentent désormais 63,11 % des charges de fonctionnement. Un tel rythme de progression n’est pas tenable car il obère dangereusement les capacités d’autofinancement de la commune. L’incapacité à le maîtriser est un signal inquiétant.

4) Les recettes de fonctionnement sont globalement stables

On a vu que les recettes de fonctionnement étaient globalement stables (-0,3%) mais ce résultat masque des évolutions internes moins satisfaisantes. Ainsi le produit des impôts directs est-il en augmentation de 323 290 € (+ 2,3 %) quant les dotations perçues sont en baisse de 304 245 € (- 7,7%). Or, les tendances de cette évolution risquent de s’accentuer du côté de l’Etat alors que les recettes attendues de la taxe d’habitation vont devenir plus incertaines.

5) La section d’investissement 

Les recettes d’investissement enregistrent une hausse sensible en 2017 du fait du recours à l’emprunt (2,5 M€). Ce recours erratique à l’emprunt rend les comparaisons difficiles d’une année à l’autre. 

Quant aux dépenses d’équipement, elles augmentent de manière importante : + 2,8 M€ par rapport à 2016 (+ 78,75 %). Cette évolution pourrait être une source de satisfaction si ces dépenses étaient de nature à améliorer les conditions de vie des Ploemeurois. Malheureusement, il n’est est rien, l’essentiel de la dépense est absorbé par la réalisation de pistes cyclables au coût prohibitif, l’aménagement sans fin du stade municipal ou la construction d’un monstrueux bâtiment pour les services techniques. Ce dernier projet s’avèrera sans doute beaucoup plus coûteux que les 4,8 M€ annoncés car on peut craindre que cette somme ne recouvre pas les dépenses d’équipement et de mobilier intérieurs.

Et, pendant ce temps-là, les Ploemeurois continueront de déplorer l’état calamiteux de leurs routes et de leurs trottoirs…

Nous voterons contre ce compte administratif, reflet d’une politique que nous désapprouvons. 
 

Publié dans Finances

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article