Une situation financière qui se dégrade (CM du 20/6/23)
Les comptes de l’année 2022 pour la commune de Ploemeur font apparaître au-delà d’apparences favorables, d’inquiétantes faiblesses de gestion.
Le résultat de l’exercice se dégrade fortement
Le compte administratif fait apparaître un total de dépenses réelles de 30,2 M€ en 2022 pour un total de recettes de 32 M€, soit un « Résultat de l’exercice » de 1,8 M€, en recul de 1,6 M€ par rapport à 2021 où il atteignait 3,5 M€.
Cette forte dégradation est un sujet d’inquiétude alors que l’inflation ne pourra qu’aggraver l’exécution du budget 2023.
Les recettes d’investissement sont en progression de 1 M€ à 7,6 M€, soit + 16 %.
Ce résultat provient principalement de la réalisation d’emprunts, à hauteur de 2,7 M€.
L’excédent de fonctionnement reporté à la section d’investissement est en recul de près de 1 M€ à 2,9 M€.
Le montant des « Dotations » s’élève à 1,3 M€ et celui des « Subventions reçues » à 650 000 €.
Mais les dépenses d’investissement augmentent plus vite que les recettes
Elles atteignent 10,5 M€, en progression de 43,6 % sur un an.
La première raison tient aux dépenses d’équipement qui passent de 5,2 M€ à 8,4 M€, soit une hausse de 60 %.
Les remboursements d’emprunts se maintiennent à 2,1 M€.
Au total, la section d’investissement fait apparaître un fort déséquilibre
Le montant des recettes (7,6 M€) est inférieur de près de 3 M€ aux dépenses (10,5 M€).
La dette repart logiquement à la hausse
Au 31 décembre 2022, la dette de la commune atteignait 15,1 M€, en hausse de 0,5 M€ par rapport à l’année précédente.
A cet égard, la comparaison avec les ratios de la strate est révélatrice :
- l’encours de la dette par habitant à Ploemeur est légèrement supérieur à celui de la moyenne de la strate : 821 € contre 816 €
- l’encours de la dette par rapport aux recettes de fonctionnement est plus favorable : 62 % contre 67 % mais ce résultat inclut, comme on le verra, près de 2 M€ de recettes exceptionnelles, par définition non reconductibles.
Les recettes de fonctionnement augmentent mais de manière contrastée
Elles atteignent 24,5 M€, en progression de 2,5 M€ (+ 11,2 %).
Mais ce résultat est essentiellement dû à des « Produits exceptionnels » à hauteur de 2 M€.
Sans cet apport, les recettes n’auraient atteint que 22,5 M€, en progression de seulement 0,5 M€ par rapport à l’année précédente (+ 2,5 %).
Les « Produits et services » enregistrent une hausse mais, à 1,4 M€, restent au-dessous des résultats de 2016.
A 16,8 M€, les « Impôts » connaissent une augmentation de près d’1 M€ (+ 6,3 %) sur un an et de 1,5 M€ sur deux ans. Avec de tels résultats, qui peut encore prétendre que les impôts n’augmentent pas à Ploemeur ?
La comparaison avec les ratios de la strate révèle, d’ailleurs, que le montant des impôts par habitant est supérieur d’un tiers à Ploemeur par rapport à la moyenne : 768 € contre 576 € !
Les dépenses de fonctionnement augmentent de plus en plus vite
Les dépenses réelles augmentent de près de 2 M€ (+ 11 %) et atteignent 19,7 M€. En 2021, la hausse, déjà forte, était de 1,2 M€ (+ 7,2 %).
Cette hausse est imputable en premier lieu aux « Charges de personnel » qui, à 12 M€, s’alourdissent de près d’1 M€ (+ 8,7 %). Elles représentent désormais 61,2 % du total des dépenses de fonctionnement.
On relève à cette occasion un accroissement inquiétant du nombre d’agents employés par la commune.
Au titre du seul budget principal les effectifs passent de 242 en 2021 à 272, soit une augmentation de 30 agents (+ 12,3 %).
Pas étonnant que les dépenses de personnels dérapent !
Les « Autres charges de gestion courante » (2,6 M€) augmentent le plus : 11 % sur un an, suivies des « Charges à caractère général » (4,3 M€) à + 6,5 %.
A noter, d’importantes « Charges exceptionnelles », à hauteur de 285 000 €, non expliquées.
Pour terminer, on notera que l’excédent de fonctionnement atteint 4,7 M€
Il est en progrès par rapport à 2021 mais en retrait par rapport à 2019 et 2020, et surtout il n’est atteint que grâce à 2 M€ de produits exceptionnels…
Nous voterons contre ces comptes qui sont la traduction d’une politique que nous désapprouvons.