Grand-Pré : un secteur bradé aux promoteurs !
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La chapelle Saint-Tual près du Grand-Pré
Le secteur du Grand-Pré avait fait l’objet avec celui de Kéradéhuen d’une ZAC dont la création avait été actée le 15 octobre 2012 et intégrée au PLU approuvé le 14 mars 2013.
La délibération créant la ZAC a été abrogée par délibération du Conseil municipal du 25 juin 2014.
Au nombre des griefs présentés à l’encontre de ce projet figuraient :
- le fait que le taux de 30 % de logement locatif aidé n’était pas en accord avec le décret n°2013-671 du 24 juillet 2013 qui limitait ce taux à 20 % dans l’agglomération lorientaise ;
- le fait que les besoins exprimés par les Ploemeurois en matière de logements locatifs aidés étaient très inférieurs aux objectifs assignés à la zone ;
- le fait que cette zone avait un caractère « uni-fonctionnel », c'est-à-dire que seuls l’habitat et la voirie y étaient envisagés. La densité des constructions y était aussi très forte : 40 logements à l’hectare dans le secteur du Grand-Pré ;
- or, le souci que j’avais à l’époque en tant qu’adjoint à l’urbanisme était de veiller à respecter un équilibre dans le développement urbain en dotant les zones à urbaniser des équipements et des services – tant publics que privés - indispensables à la vie sociale. Aucun équipement ou service de l’espèce n’était prévu dans la ZAC ;
- enfin, la qualité de l’habitat, y compris à caractère social, y était insuffisamment prise en compte. Le schéma d’aménagement était le reflet d’une époque où les préoccupations quantitatives prenaient le pas sur la qualité de la vie.
En outre, une partie des terrains nécessaires à la réalisation de la ZAC dans le secteur du Grand-Pré échappait à la commune. Le niveau de prix proposé (17 €/m2) était totalement déconnecté de la réalité du marché et expliquait l’impasse dans laquelle se trouvait le projet.
Dès lors, la création d’une ZAC apparaissait davantage comme le moyen de contraindre les propriétaires que comme un outil de concertation. Il était urgent d’y mettre fin.
La ZAC a donc disparu mais le secteur du Grand-Pré fait toujours l’objet d’une orientation d’aménagement et de programmation (OAP) dans le PLU de 2013, encore en vigueur.
On se trouve donc dans la situation curieuse où, faute d’avoir conduit à son terme la révision du PLU que j’avais engagée en 2014 et qui aurait dû aboutir en 2017, l’urbanisation du secteur du Grand-Pré va se faire dans un cadre totalement obsolète.
Cela n’a, d’ailleurs, pas l’air de vous déranger puisque vous avez accordé un permis d’aménager, récemment modifié, visant à une extrême densification de l’habitat dans ce secteur.
La moitié environ de la surface y appartient à une société privée et l’autre moitié à la commune. C’est cette partie, la plus proche de la zone d’activité de Kerdroual, dont la vente est aujourd’hui envisagée.
Le projet global est extrêmement décevant alors que le site est remarquable. Lorsque j’avais eu à en connaître, j’avais demandé à ce que l’habitat soit principalement individuel et peu dense.
Dans le projet actuel, aucun équipement public n’est prévu. Aucun service non plus alors que le site est éloigné des commerces du centre-ville. Cela va encore être une urbanisation à l’ancienne avec quelques maisons et deux blocs sociaux, une future « Cité du Ter ».
Pour couronner le tout, la commune fait une très mauvaise affaire puisqu’elle vend au promoteur 15 366 m2 au prix de 638 115 €, soit 41,5 €/m2.
Quand on sait que le prix du foncier à Ploemeur se situe entre 200 et 300 €/m2 selon les secteurs, on constate, une fois de plus que ce sont les promoteurs qui imposent leurs conditions à la commune et non l’inverse.
Cela ne s’est jamais produit à l’époque où j’avais la responsabilité du secteur. Mais il est vrai que j’ai toujours veillé à agir de manière juste mais indépendante de toute influence extérieure.
Je voterai évidemment contre ce bordereau qui brade le patrimoine communal et dégradera la qualité de la vie dans un site jusque-là protégé près du village de Kerdroual !