Manoir de Soye : il mérite le respect

Publié le par Loïc Tonnerre

Manoir de Soye : il mérite le respect

Il n’existe pas d’autre témoignage de l’architecture du XVIII° siècle à Ploemeur. Et même dans le Pays de Lorient il n’en subsiste pas beaucoup d’équivalents.

Le manoir de Soye n’est pas un bâtiment isolé, il est au cœur d’un domaine conçu dans une logique d’ensemble, ce qui se faisait de mieux à l’époque.

Contrairement à ce que l’on imagine, la décrépitude du manoir ne doit rien à l’usure du temps. Même à l’issue de la Guerre il avait conservé l’essentiel de ses attributs et a abrité plusieurs familles en attente de relogement, comme les baraques voisines.

Ses malheurs sont récents et résultent de l’action – ou plutôt de l’inaction – des hommes. Un incendie, d’abord, suivi de longues années d’abandon. Ni la Ville de Lorient, ni l’Agglomération du Pays de Lorient, successifs propriétaires, n’ont eu de projet pour ce bien et l’ont laissé se dégrader.

C’est la raison pour laquelle, dès l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale en 2014, je me suis employé à faire acheter le site par la commune de Ploemeur. La majorité du conseil municipal l’a approuvé.

L’objectif n’était pas de restaurer le manoir à l’identique mais, d’abord, de mettre en valeur le site en procédant à quelques aménagements et en installant des panneaux explicatifs, ce qui a été fait.

Dans le même temps, une convention a été passée avec l’Université de Bretagne Sud pour inciter les étudiants à travailler sur le sujet, une autre a permis le lancement du chantier de restauration du mur du jardin par les bénévoles de l’association Rempart en lien avec l’association Mémoire de Soye, le Comité d’Histoire du Pays de Ploemeur s’est investi dans le projet, des contacts ont été pris avec les entreprises de la pépinière voisine ainsi qu’avec la Fondation du Patrimoine. Enfin, une grande entreprise nationale ayant un important établissement à Lorient ne pouvait rester indifférente au lieu de naissance de l’ingénieur Dupuy-de-Lôme.

Tout cela constituait un terreau favorable à la définition d’un avenir pour le site et un réseau de financement potentiel.

Mais, avant tout, il fallait éviter la dégradation du bâtiment. J’ai donc fait inscrire un crédit de 600 000 Euros dans le budget communal pour mettre le manoir « hors d’eau » pendant plusieurs années. Les crédits n’ont jamais été dépensés…

Parler de « ruines romantiques » aujourd’hui n’est pas un projet, mais l’aveu d’un manque d’idées et d’un désintérêt pour la culture.

C’est surtout un choix politique : dans le même temps où il bloquait les crédits destinés au manoir de Soye, R. Loas engageait dix fois plus d’argent (6 millions d’Euros) dans la réalisation d’un centre technique…

Il prétend aujourd’hui faire appel à l’argent de Lorient Agglomération mais ce n’est pas lui qui décide. La solution est à Ploemeur et nulle part ailleurs !

 

Publié dans Patrimoine et culture

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